Monument du Mois - Avril 2011
Le monument de la Butte de Vauquois
Achevé fin 1925, il occupe l'emplacement de la mairie de l'ancien village disparu.
Sa forme évoque un obélisque tronqué dont le sommet, ouvert sur quatre faces, symbolise la lanterne des morts. Dans la tradition chrétienne, elle guide les morts de la lumière terrestre vers la lumière céleste. Chaque ouverture est barrée d'une épée pointe en bas en signe de paix.
Au pied, un groupe sculpté montre un soldats français en tenue de 1915 veillant, appuyé sur son fusil, une grenade à la main. A ses pieds, un autre soldat dort recroquevillé au fond de la tranchée. Cette scène rappelle les pénibles heures à monter la garde, le plus souvent dans le froid et sous la pluie.
Au-dessus des deux hommes, se dresse le tronc mutilé par les obus d'un arbre massif qui est devenu le symbole de Vauquois. Il s'agit du marronnier qui occupait la place de la mairie et que les artilleurs français utilisaient comme point de repère. Après avoir été sectionné à la mitrailleuse par les Allemands, le tronc abattu servira de protection à un abri français.
La conception
Le monument de Vauquois est érigé à l'initiative de plusieurs amicales d'anciens combattants (46e, 31e, 76e, 89e R.I.) à la mémoire des morts du 5e corps. C'est le général Valdant, ancien chef de la 10e division, qui préside le comité d'érection.
Marius Roussel
La sculpture est de l'artiste sétois Marius Roussel, qui a combattu à Vauquois au 31e régiment d'infanterie. Dans sa ville, il est l'auteur des statues du théâtre municipal et de la statue Aux Enfants de Sète au Jardin du Château d'eau; on lui doit aussi la statue de Joseph Jacquard à Calais.
L'architecte du monument est le Parisien Edouard Monestès, qui a notamment participé à la reconstruction des églises dans les villages du secteur du Chemin des Dames dans les années vingt.
Enfin, la construction est attribuée à l'entrepreneur Claudius Giraud, qui doit faire travailler ses ouvriers dans des conditions particulièrement difficiles. En l'absence de tout moyen de transport conduisant au sommet de la colline, l'ensemble des matériaux nécessaires est acheminé à dos d'homme, dans des hottes. Claudius Giraud a également assuré la reconstruction des hôtels de ville de Varennes-en-Argonne (1926) et de Clermont-en-Argonne (1929). Il a aussi bâti la croix qui s'élève dans le cimetière militaire français de La Maize à Vauquois.
L'inauguration
Elle a lieu le dimanche 20 juin 1926 en présence de plus de 5 000 personnes, sous la présidence de Raymond Poincaré, sénateur de la Meuse et ancien président de la République. On peut voir à ses côtés le général Gouraud, gouverneur militaire de Paris, les représentants du chef de l'Etat, du gouvernement, du Parlement, de la municipalité de Paris, le général Valdant, le colonel Santi Garibaldi, représentant les volontaires italiens d'Argonne.
La cérémonie débute par une messe au cimetière de La Maize, présidée par l'évêque de Verdun Mgr Ginisty. Puis la foule immense des pèlerins, anciens combattants, familles, délégations militaires, forme un long cortège jusqu'au monument où Raymond Poincaré prononce un discours sur l'unité nationale et la grandeur de la France.
Remerciement :
http://vauquois.sno.pagesperso-orange.fr/
Didier CHAUX, pour la photographie de Marius Roussel
Pour en savoir plus :
http://pagesperso-orange.fr/VAUQUOIS.GUERRE.14.18/
Rubrique écrite par Franck MEYER,
chargé de mission à la Mission Histoire
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Crédit Photo : © Monument de la Butte de Vauquois